Analyse comparative : gilts (obligations de premier ordre) vs obligations classiques
Les obligations sont un type de valeur de créance que des organisations comme des entreprises, des gouvernements ou des collectivités locales émettent puis vendent aux investisseurs. Les investisseurs acceptent de prêter de l'argent à l'émetteur de l'obligation pour une période déterminée, et à la fin de cette période l'émetteur rembourse l'intégralité du capital. Les investisseurs perçoivent également des paiements d'intérêts sur l'argent prêté de manière périodique.
Une obligation « gilt » est un type de dette émis par des entreprises ou des États financièrement solides à travers le monde et est considérée comme de haute qualité. Pour qu'une obligation soit classée comme gilt par l'agence de notation Standard & Poor's, elle doit obtenir une note AAA, AA, A ou BBB, qui correspondent aux quatre meilleures catégories de notation.
Notions de base
Dans le domaine financier, une obligation gilt représente une forme de dette de premier plan, analogue au statut des actions « blue chip » sur les marchés ordinaires. Qu'elles soient émises par une entité fédérale ou d'entreprise, ces obligations traduisent un mécanisme d'emprunt où l'émetteur obtient des fonds auprès des investisseurs à un taux d'intérêt prédéterminé sur une durée spécifiée.
Évolution des gilts : de la Bank of England aux investissements mondiaux
L'origine du terme "gilt" remonte à des racines britanniques, désignant initialement les titres de dette émis par la Bank of England en 1694. Le nom venait des certificats qui comportaient un bord doré, caractéristique des premières obligations. Avec le temps, la terminologie s'est élargie pour inclure les dettes émises non seulement par la Bank of England, mais aussi par les gouvernements du Royaume-Uni et du Commonwealth britannique. Des régions comme l'Inde, l'Afrique du Sud et l'Irlande du Nord se sont ajoutées à la liste des émetteurs de gilts. Au XIXe siècle, le surnom informel "gilts" est devenu courant comme référence familière aux obligations d'État britanniques, une appellation encore employée par les investisseurs contemporains.
À mesure que le paysage financier a évolué, l'expression "gilt-edged bonds" a subi un glissement sémantique pour devenir un descripteur universel des dettes de premier ordre. Aujourd'hui, elle qualifie les obligations émises mondialement par des entités, qu'elles soient gouvernementales ou corporatives, présentant une stabilité financière durable. Ces titres, synonymes de dette de qualité supérieure, témoignent d'historique de bénéfices solides, d'absence de défauts et de paiements réguliers et ponctuels aux détenteurs.
Notations de crédit et gilts
Le terme "investment-grade" renvoie aux évaluations fournies par les principales agences de notation indépendantes telles que Moody's et Standard & Poor's. Ces agences effectuent des analyses approfondies de la santé financière des émetteurs d'obligations, y compris des entités émettant des obligations municipales. Elles attribuent ensuite des notes aux obligations présentées, offrant aux investisseurs un outil pour mesurer la qualité de crédit par rapport à d'autres émissions obligataires.
Pour atteindre la classification convoitée de "gilt-edged" sur l'échelle de Standard & Poor's, une obligation doit se situer dans les meilleurs rangs, spécifiquement les catégories AAA, AA, A ou BBB (avec une préférence pour les deux premières). À l'inverse, des désignations comme BB, B, CCC, CC, C ou D sont considérées comme plus spéculatives. Dans les cas d'une note "D", l'obligation est réputée en défaut.
Gilts vs obligations classiques
Dans l'univers des titres à revenu fixe, l'expression "obligation classique" constitue une catégorie large englobant divers types tels que les obligations d'entreprise, municipales, à haut rendement, hypothécaires, privées et gouvernementales. Cette catégorie couvre des titres allant de la haute qualité, illustrée par les gilts, à des options plus spéculatives et risquées situées en dessous de l'investment-grade.
Une obligation gilt se présente comme un investissement particulièrement sûr, se situant juste en dessous des obligations du Trésor américain en termes de sécurité. Cependant, cette sécurité implique un compromis : le risque très faible se traduit par un rendement également faible. En règle générale, le rendement d'une gilt est inférieur à celui d'obligations comparables mais plus risquées, en raison de son profil de risque réduit.
Compte tenu de ces caractéristiques, les gilts trouvent une place adaptée dans des portefeuilles dédiés à la préservation du capital ou auprès d'investisseurs recherchant un revenu stable bien que modeste. À l'inverse, les investisseurs disposant d'une tolérance au risque plus élevée et visant des rendements supérieurs pourront s'orienter vers des instruments de dette moins bien notés, mieux alignés sur leurs objectifs de performance.
Conclusion
Les obligations constituent des titres de créance essentiels émis par divers acteurs, offrant aux investisseurs des mécanismes d'emprunt structurés et des paiements d'intérêts périodiques. Les gilts, nées à la Bank of England en 1694, ont évolué pour devenir une référence mondiale de dette de premier ordre, reconnue pour sa stabilité financière. Les notations de crédit, en particulier celles de Moody's et Standard & Poor's, classent les gilts parmi les catégories les mieux notées. Cette analyse souligne le caractère sûr des gilts, idéal pour la préservation du capital, tout en reconnaissant la diversité des appétits pour le risque sur le marché obligataire.